Par Jean-Michel Bossuet, Photographies Airbus Group.
L’E-Fan a traversé la Manche à la mi-juillet. L’événement a été international. L’avion éprouvette comme l’avait décrit Bernard Chabbert au salon du Bourget s’est affranchi du bras de mer en grande pompe. Didier Esteyne, le concepteur et pilote de l’E-Fan a décollé de Lydd en Angleterre, le 10 juillet pour se poser à Calais 36 minutes plus tard, les batteries avaient encore un peu de charge… Un clin d’œil à Blériot qui avait fait le voyage dans l’autre sens, 106 ans plutôt.
Tout le monde le reconnaît, l’aventure est symbolique, ce qui est important est qu’Airbus soutienne le projet et fasse une entrée remarquée dans l’électrique. Il paraît important, en effet, de crédibiliser la propulsion électrique aux yeux du grand public, compte tenu des projets à long terme du groupe dans le domaine de l’aviation de transport. L’électrique est naturellement une vraie solution pour l’aérien et pourquoi pas pour l’aviation générale : pas de bruit, pas de co2, un coût dérisoire à l’heure de vol. Dans l’absolu, c’est l’avion que tous les présidents de club recherchent. Ce sont là de vrais arguments pour relancer le vol loisir et attirer peut-être une nouvelle génération de pilotes. Et même si dans les gazettes, on lit que les E-Fan pourront aussi former les pros et qu’il existe un besoin « énorme » de pilotes dans le monde, on se dit qu’au sein d’Airbus, on a l‘optimisme chevillé au corps.
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