Par Richard Saint-George, Photographies de l’auteur.
Ca y est ! Le tout-électrique entre enfin en production. Après certaines motorisations d’appoint dans le domaine vélivole, voici enfin une option sur avion biplace qui devrait révolutionner nos habitudes. Pipistrel a tenu sa promesse. Son WattsUp, prototype présenté au salon de Blois en août 2014 est devenu Alpha Electro. Son lancement officiel vient d’avoir lieu à Aero Friedrichshafen. Une semaine avant, je me suis rendu spécialement en Slovénie pour l’essayer. Un long voyage quand on vient d’outre-mer, mais quel mince effort en comparaison du travail colossal réalisé par les ingénieurs, techniciens et autres intervenants du programme ! Rien de magique. Juste une somme d’heures inquantifiable en recherche et développement, assortie d’une addition d’environ 400 KÄ. Un budget relativement faible en regard du projet.
N’en déduisez pas pour autant que l’Alpha Electro soit une émulation au rabais ! En réalité, seule la motorisation est nouvelle : la cellule provenant de l’Alpha Trainer – modèle, présenté dans nos colonnes d’avril 2013, issu du populaire Virus SW. D’autre part, la compétence sur e-motor ne date pas d’hier pour la marque slovène puisque depuis 2007 elle commercialise le motoplaneur Taurus Electro G2. Cette machine, existant également en version à combustion, est tractée par une bipale entraînée par un Siemens de 40 kW. Aujourd’hui, l’Alpha Electro hérite donc d’une partie non négligeable du bagage technique de ses aînés. Un gage de fiabilité mais aussi de sécurité. Notamment au niveau de la mécanique de vol. Rien n’a été réinventé. Pipistrel joue sur ses acquis et place stratégiquement ses pions.
Philosophie de l’électrique
Ce n’est pas demain que nous prendrons un ATR ou un Embraer électrique. Ni même après-demain ! Peut-être même jamais, d’ailleurs. Tendrons-nous plutôt vers une motorisation hybride ? Cela semble plus probable. C’est d’ailleurs ce qu’avancent les rares experts en la matière. Tine Tomazic est l’un d’entre eux. Ce jeune et talentueux ingénieur œuvre chez Pipistrel depuis plusieurs années. Selon lui, le tout-électrique demeure une alternative dans un contexte donné. On parle d’une technologie d’appoint, pas (encore) de remplacement. Concrètement, cela se traduit par un avion à batteries excellant en tours de piste et autres manœuvres locales, secondé par un congénère à essence pour les vols-voyages. L’autre option, dans un futur assez proche, consistera en une double motorisation. C’est ce que suggère Pipistrel aux futurs propriétaires du quadriplace Panthera en devenir.
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