Le lundi 30 novembre a commencé la conférence de Paris sur le climat en présence de 147 chefs d’État et de gouvernement dont il fallait assurer la sécurité au moyen de mesures exceptionnelles après les attentats du 13 novembre : routes et autoroutes neutralisées, mobilisation de milliers de soldats, gendarmes et policiers, vigilance de tous les instants par tout le monde. Le ministre de l’intérieur avait ainsi déconseillé aux Franciliens d’utiliser leur auto ce jour-là, et moins encore les transports en commun, ce qui revenait à encourager implicitement les productifs à se tenir loin des embouteillages et, peut-être, d’éventuelles fusillades.
Croyant en ma bonne étoile, j’ai pris le risque mesuré de me rendre à mon bureau. Cependant jamais je n’aurais osé prendre l’air avec le président Barack Obama dans les parages, surtout sans raison particulière. Heureusement un voisin qui nous fait l’amitié de parquer son avion devant nos fenêtres a débarqué ce lundi-là en nous expliquant qu’il était justement de notre devoir de faire un tour en avion malgré la grisaille : « L’Armée aurait pu nous clouer au sol pendant 15 jours en rendant les choses très compliquées pour les petits avions, mais elle ne l’a pas fait grâce à l’intervention de la DGAC. Je viens de le vérifier, les procédures sont faciles et rapides, rien n’est pénalisant. Il n’y a donc qu’un moyen de remercier ceux qui ont bossé, c’est de prendre l’air ! »
Nous avons donc téléchargé et imprimé le SUP AIP N°220/15 valable du 24 novembre au 15 décembre 2015 ayant pour objet « COP21 de Paris Le Bourget » : 14 pages bien aérées, donc lisibles, redéfinissaient l’organisation de l’espace aérien parisien à partir d’une ZIT rouge (SFC – 5 000 ft AMSL) et d’une ZRT bleue (SFC – FL080), de points de reports pour départs et arrivées, de consignes. Rien de rébarbatif.
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