Le 14 juin dernier, le Pégase quitte Paris par la route direction Ambleuteuse, une commune du Pas-de-Calais située le long de la côte d’Opale. L’objectif du jour est clair : traverser la Manche pour rejoindre Douvres. Il n’est cependant pas question d’embarquer sur le shuttle pour l’Angleterre, la traversée doit se poursuivre dans les airs. Ce défi « Paris Londres en voiture volante » séduit Cartier qui souhaite rappeler son lien historique à l’aviation. Ce soutien par la marque de prestige a permis de faire le buzz auprès du grand public et des médias, mais il faut savoir que le projet Pégase n’est pas né d’hier.
Derrière une idée, il y a forcément un homme, en l’occurrence Jérôme Dauffy, mais dans son cas, il y a aussi un rêve : effectuer un tour du monde en voiture volante en moins de 80 jours. Lui-même pilote de paramoteur, il cherche comment faire aboutir son projet et rencontre Jérémy Foiche, alors étudiant à l’IPSA, et ils planchent ensemble sur un concept.
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Nous y voilà ! Que de mails, de coups de téléphone, de journées et de nuits trop courtes ! Ce réveil aux aurores sent un doux parfum d’excitation. Le jour se lève sur un ciel dégagé sans brumes et brouillards. Tout le monde est sur le pont. Point de retardataires. Les avions, les voitures qui suivront le raid ainsi que les hommes sont prêts à démarrer une semaine d’aventures pour redonner des ailes au monde de l’hydraviation. « L’hydravion pour relier les hommes. »
Tout Raid Latécoère, commence par un bon briefing. Le directeur des vols présente, sans grandes difficultés la météo, les NOTAM, la route suivie. Nous volerons en patrouille lâche, une seule radio, un seul code transpondeur. Une étape est prévue à Muret pour ravitailler. Le briefing concernant l’amerrissage sur la retenue du Mancies dans un bras de la Garonne, près de Carbonne, demandera un peu d’attention car le terrain de jeu est bien différent du lac de Biscarrosse. De plus, il convient de respecter l’arrêté préfectoral d’autorisation d’hydrosurface.
Il est temps de partir car beaucoup de monde nous attend, il faut donc respecter le timing.
Alors que les deux Seamax ULM règlent un problème technique de dernière minute concernant une batterie récalcitrante, les trois PA-18 d’Aquitaine Hydravions s’alignent sur la piste 27 pour un décollage à 10 secondes. La patrouille se forme en vent arrière cap à l’est. Le lac est magnifique, un vrai miroir où se reflète un ciel sans nuages. Sous les regards de nos amis et familles au sol, nous abordons déjà la mer de pins qui déroule sous nos ailes. Nous montons à 3 000 ft et c’est à 91 kt de Vs que nous atteindrons Muret.
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