Une nouvelle fois, le groupe AccorHotels s’est positionné pour racheter les 14,3% que l’État détient au sein d’Air France. Pour un certain nombre d’observateurs, cette proposition fait sens pour créer un grand pôle français du voyage, apportant son lot de synergies et surtout permettant d’affronter la concurrence qui s’est largement digitalisée. Pour l’heure, la priorité n’est pas à la cession de la part de l’État, même si Delphine Gény-Stephann, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, laissait entendre le gouvernement n’était pas hostile au projet. La priorité reste la nomination d’un dirigeant à la tête d’Air France pour remettre de l’ordre et surtout sortir des conflits qui minent la compagnie. Il faut donc reprendre les négociations avec l’intersyndicale sur les augmentations de salaire, mais également trouver une solution au conflit, moins visible, du secteur de la maintenance qui dure depuis plus longtemps que celui des pilotes et PNC. Côté personnel, l’annonce d’AccorHotels n’a pas encore suscité de réaction officielle, l’attente est, là encore, tournée vers la nomination d’un dirigeant. Anne Marie Couderc est présidente intérimaire, non exécutive, donc n’ayant pas le pouvoir de négocier avec les syndicats. « Ce que le personnel attend, c’est un dirigeant qui connaît bien les contraintes opérationnelles de l’aérien capable de développer une stratégie à court et longtemps pour notre entreprise. Un responsable de compagnie aérienne nous paraîtrait le mieux adapté », explique ce pilote de la compagnie. Et les candidats/présidents de compagnie pour le poste ne sont pas nombreux sur le marché à moins que l’État ne décide de placer une nouvelle fois un haut fonctionnaire à la tête de la compagnie. Plusieurs spécialistes de l’aérien estiment que l’offre d’AccorHotels permettrait de couper, enfin, les liens avec l’État et d’éteindre ce sentiment d’impunité et de protection que procure cet actionnaire particulier.
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