Le 27 janvier 2019, un Jodel D140 venant de Megève percutait un hélicoptère italien au-dessus du glacier du Ruitor (mont Blanc italien), entraînant la mort de sept personnes. Le 14 janvier 2020, on apprenait que le procureur italien du tribunal d’Aoste avait requis plus de 7 ans de prison contre le commandant de bord du Jodel, l’estimant responsable de cet accident mortel, retenant contre lui l’absence de plan de vol, une utilisation insuffisante de la fréquence montagne, et l’absence de détention de la qualification italienne « montagne ». Le traitement judiciaire de ce drame interroge légitiment les pilotes français traversant occasionnellement les frontières aux commandes de leurs appareils. À titre liminaire, la compétence des tribunaux italiens ne souffre d’aucune contestation. La poursuite et la répression des infractions qui ont lieu sur leur sol sont un attribut de la souveraineté des États, quelle que soit la nationalité des auteurs. C’est un principe universel du droit international (principe de la territorialité de la loi). L’accident ayant eu lieu sur le versant italien du mont Blanc, le lieu de commission de l’infraction désigne autant le tribunal compétent que la loi applicable : l’Italie.
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