Après le Scara, c’est au tour du GIPAG, le Groupement des industriels et professionnels de l’aviation générale, de monter au créneau après l’annonce par le gouvernement d’un plan de soutien à la filière aéronautique. Sa présidente, Françoise Horiot, se dit scandalisée que l’aviation d’affaires, les sociétés travail aérien, les ateliers de maintenance ou encore les écoles de formation aient été totalement oubliés dans l’action de l’État. Et pourtant ce secteur qui emploie des dizaines de milliers de personnes avec des compétences spécifiques et rares est dans la tourmente. L’arrêt des vols durant le confinement a ralenti les activités de maintenance, plaçant ces organismes en difficulté. Certains ont pu bénéficier de l’activité partielle, mais tout le monde a le sentiment qu’un vrai et profond ralentissement se produira dans les mois qui viennent.
La crise économique va très certainement réduire les pratiques de vols de loisirs et professionnels : c’est la vraie menace qui pèse sur les organismes de maintenance. Compte tenu de la spécificité de ce secteur, la disparition de certaines entreprises entraînera la disparition quasi définitive de compétences particulières liées, par exemple, à la connaissance très précise d’un avion.
Certains des membres du GIPAG travaillent également pour les compagnies aériennes : ils sont donc impactés par la réduction drastique du transport aérien. Les entreprises de travail aérien fonctionnent à partir d’appel d’offres des collectivités territoriales, et sur ce plan, les demandes sont au point mort. Côté école de formation, le moment de ralentissement aura lieu plus tard. Bref, ce secteur est clairement menacé. Et la présidente du GIPAG demande que l’État ouvre les yeux plus finement sur le secteur aérien dans son ensemble et pas seulement vers la compagnie nationale et l’industrie aéronautique. Elle entend au travers de la Fédération nationale de l’aviation marchande (FNAM) porter la voix du groupement ainsi que ses demandes.
Il n’est pas opportun de rappeler qu’il y a une interaction forte entre les salariés de notre grande industrie et le monde de l’aviation légère et générale. Pas mal d’ingénieurs sont pilotes et le fait de voler apporte indéniablement un surcroît de compréhension au phénomène de la troisième dimension. Faut-il encore rappeler que, souvent, les pilotes de chasse sur Rafale ont commencé à voler en club ? Ce secteur fournit également une partie de pilotes de ligne qui volent aujourd’hui dans les cockpits d’Air France. L’État ne la connaît pas encore, mais Françoise Horiot est très investie dans cette mission de vulgarisation et de défense de l’aviation générale et professionnelle.