ATR « EVO », l’avion de la transition écologique
Le modèle qui permettra à ATR d’aller vers la transition écologique s’appellera EVO. Le constructeur a dévoilé ses ambitions en matière de transport régional. Il a vocation a être le leader du marché en 2030, un horizon officiel pour la décarbonation de l’aérien. Le projet s’articule autour d’un design qui selon le constructeur s’avère « ultramoderne » (sic) associé à un nouveau système propulsif avec une capacité d’hybridation en vue d’offrir à ses clients la nouvelle génération d’ATR. Par hybride, il faut entendre la capacité à mélanger du kérosène normal et d’autre carburant. Le projet en l’état ne fait pas état d’une mixité de deux types de motorisation.
ATR va replancher sur son modèle en introduisant des technologies innovantes qui « permettront d’améliorer considérablement les performances de l’avion (notamment en temps de montée), ses coûts opérationnels et son empreinte environnementale ». En plus de l’installation de nouvelles hélices ; la cabine sera également revue et dotée de matériaux biosourcés plus légers. La recyclabilité est selon le constructeur au cœur de ce nouveau design intérieur. Plus intéressant : l’appareil restera un biturbopropulseur compatible à 100 % avec du carburant d’aviation durable (SAF). Le constructeur a prévu de travailler à partir du nouveau moteur le PW127XT qui permettra une économie de carburant de 3 %. Cela reste très en deçà des économies habituelles des nouvelles motorisations. Reste à savoir également si Pratt et Whitney donne son accord, au plan réglementaire, pour le vol au SAF.
ATR est en partenariat avec Braathens Regional Airlines pour parvenir à une certification 100 % SAF courant 2025, un vol, 100 % SAF sur un moteur et 50 % sur l’autre, est prévu cette année. ATR annonce la valeur zéro émissions. En fait, ce chiffre ne vaut bien sûr que si l’on prend un cycle global entre la pousse des plantes pour faire de l’huile et sa combustion. De même, le constructeur a adressé une demande d’information aux principaux motoristes, consacrée au développement de nouvelles motorisations. Le programme pourrait être lancé d’ici 2023. En termes de SAF, la machine sera prête, mais reste à savoir ce que sera le modèle économique possible compte tenu du coût nettement plus important du SAF, 4 à 5 fois le prix du JetA1. Officiellement, ATR milite pour que la production du SAF augmente tout en souhaitant minimiser la consommation.
Enfin, ATR reste sur un modèle de propulsion à base de kérosène, certes fabriqué à base d’huile de cuisson, mais on sait peu de choses sur l’état de la ressource. Après le moteur thermodynamique, ATR songe au moteur électrique avec batteries. Le constructeur ne parle pas d’hydrogène alors que des équipementiers comme Universal Hydrogen travaillent sur la remotorisation des ATR. Officiellement, il fait le constat que l’hydrogène ne sera pas disponible partout, notamment pour les compagnies régionales dans des régions isolées. Il propose donc une version adaptée aux besoins tout en expliquant que l’EVO pourra accueillir des technologies comme l’hydrogène quand elles seront matures.