Pas de surprise. « C’est ça que je veux faire, être pilote ». Alex a eu, dès 6 ans, une idée précise de ce qu’il voulait faire plus tard. Lors d’un vol vers l’Afrique avec son père qui travaillait là-bas, il avait pu franchir la porte du poste de pilotage et découvrir une grande salle de jeu, c’était en 1986 à bord d’un DC-10 de Camair. Il est aujourd’hui, à 41 ans, commandant de bord sur ATR72-600 chez Air Sénégal. Passionné, mais pas fort en maths, l’ENAC n’est pas vraiment faite pour lui. Pour autant, il ne vole pas, pas beaucoup de moyens. Vers 19 ans, en parcourant une édition d’Aviation et Pilote, il tombe sur un tas de petites annonces d’écoles de pilotage. Là, il se dit qu’il y aura toujours un moyen d’y arriver. Il commence par se faire avoir avec une école de la filière américaine qui fait de la cavalerie et qui roule des candidats au rêve de pilote. Il a été floué, mais il finit par récupérer le peu d’argent qu’il a investi. Et puis, il rencontre à Paris un certain Richard Laporte, l’emblématique commercial de l’école Cargair au Canada, qui fait sa tournée française pour recruter. Le Canadien n’a pas trop de mal à le convaincre. Richard vendrait de la glace à des esquimaux… Alex comprend tout de suite qu’il va faire partie de son chemin. Dans la foulée, il part sans avoir jamais volé, sans connaître personne et sans avoir vu l’école. « Avec le recul, c’était osé. » Les parents sont derrière pour l’accès à la carrière. Personne à l’aéroport pour le cueillir, il prend le bus : l’aventure de l’autonomie démarre.
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