« En cas d’amerrissage d’urgence, la consigne est de nager le plus longtemps possible sous l’eau pour s’éloigner des pales et de refaire surface à bonne distance, vous pourrez ensuite gonfler le gilet, mais surtout pas dans l’hélico. Ensuite, vous serez récupérés très vite. » On cherche un léger sourire sur le visage du personnel navigant, mais le marin est très sérieux. Dans le pire des cas, on va alors vraiment vivre un truc pas commun. Là où cela paraît peu crédible, c’est que nous sommes tous dans une combinaison orange, censée être étanche, et elle ne paraît pas réellement ajustée pour la performance sous l’eau. On marche un peu comme des pingouins, heureusement qu’il y a un gilet gonflable dans la panoplie pour nous ramener à la surface, car je ne suis pas sûr de flotter spontanément et surtout de nager avec aisance, façon Michael Phelps dans son couloir. Nous, c’est un équipage assez particulier qui ne doit certainement pas avoir envie d’aller à la flotte. Parmi les passagers, il y a, en effet, le préfet maritime de Méditerranée, Gilles Boidevezi, mais également le vice-amiral d’escadre Xavier Baudouard qui commande la Force d’action navale (FAN), soit 93 bâtiments de surface et 114 équipages. Notre destination est le porte-avions Charles de Gaulle. Depuis qu’il est rentré de sa mission en Inde, il croise au large de Toulon. C’est le moment propice pour les visites d’autorités Dans la salle d’embarquement, on a d’abord souri en voyant arriver ceux qui débarquent avant de se contorsionner pour enfiler cette jolie tenue seyante.
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