HÉLICO
L’instructeur Michel de Rohozinski, spécialiste du pilotage sur Robinson, décrit le givrage carbu sur hélicoptère à pistons de type R22. Une situation qui s’avère beaucoup plus sournoise qu’en avion…
Lorsque je suis parti en 1995 chez le représentant Robinson anglais Sloan Helicopter pour effectuer mon stage sécurité, j’ai encore en mémoire l’image de ce couple anglais volant tranquillement en R22 qui, après un arrêt de son moteur Lycoming O-360, a chuté de 1 000 ft, ne laissant aucune chance de survie à ses malheureux occupants. J’ai montré cette vidéo extrêmement choquante, à des fins pédagogiques, aux 350 stagiaires qui ont assisté au stage de sécurité que je proposais en France de 2001 à 2015, date à laquelle le constructeur et la DGAC n’ont plus jugé utile de faire un « Safety Course ».
L’arrêt ou la panne d’un Robinson R22 – tout en respectant les échéances de maintenance constructeur ou les performances opérationnelles du manuel de vol – est extrêmement rare. Je vole depuis 1991 sur ce type d’hélicoptère et force est de constater que je ne connais pas de cas d’arrêt moteur qui ne soit pas lié à une erreur de pilotage. Même en cas de perte d’une magnéto, d’un blocage de soupape, d’un manque de compression dans un cylindre, de présence nombreuse de limailles dans l’huile, le moteur perd de la puissance, pouvant entraîner une perte de tours moteur et rotor, mais, à ma connaissance, jamais son arrêt.
En revanche, les erreurs de pilotage qui pourraient conduire en vol à un arrêt moteur sont multiples. Tirer la mixture : elle est protégée par un cache, donc difficile ; couper les deux magnétos avec la clef : jamais vu un élève prendre les clefs en vol ; fermer le robinet d’essence : très difficile d’accès en vol ; ne plus avoir d’essence : peut arriver si on est stupide et, enfin, être victime d’un givrage carburateur. […]