10 ans après sa création, l’entreprise allemande Lilium est contrainte de déposer le bilan faute d’argent frais pour développer l’eVOTL du même nom. L’architecture de l’appareil se présentait avec le design classique d’un petit jet d’affaires. Le long des ailes arrière, il disposait d’un système de propulsion orientable, également installé sur les surfaces portantes avant, ce qui lui permettait donc de décoller verticalement et d’avancer ensuite comme un avion. Le système de propulsion était constitué de nombreux moteurs carénés dans l’aile, ils devaient être alimentés par batterie. L’appareil avait une certaine élégance. Il devait être exploité sur le marché des petites liaisons régionales entre 150 et 200 km, dans des configurations de villes congestionnées.
Reste que pour défricher un domaine de vol inédit (pour un privé) et mettre un prototype « volable », il a fallu de la part d’investisseurs privés américains et chinois mettre près 1,5 milliard de dollars sur la table, sans réels retours sur investissement. Une première alerte avait eu lieu quand le constructeur n’avait pas pu obtenir un prêt de 50 millions de dollars du gouvernement bavarois. Cela avait conduit les dirigeants, en octobre, à réduire de beaucoup la voilure en lançant le licenciement des 1000 salariés de l’entreprise. En décembre, un groupement d’investisseurs, le Mobile Uplift Corporation, avait envisagé d’investir 200 millions dont une partie, environ la moitié, devait provenir d’un investisseur slovaque Marian Bocek. Les sommes n’ont jamais été versées conduisant à l’arrêt de Lilium après des espoirs de reprise en décembre. Selon Lilium, la certification aurait été à portée de budget pour un montant de 75 millions de dollars. L’entreprise revendiquait une centaine de commandes fermes de la part d’une compagnie aérienne du Golf ainsi que 700 précommandes.
La mise en service aurait dû intervenir en 2026. Côté eVTOL, la société Volocopter est également en proie à de grandes difficultés en déposant le bilan début janvier avec une période pour rechercher d’autres investisseurs. L’entreprise pourrait avoir noué un partenariat avec la société française d’hélicoptères Jet Systems Hélicoptères Services pour continuer de promouvoir le concept de taxi aérien. Volocopter avait d’ailleurs envisagé de faire une démonstration lors de JO, l’autorisation n’avait permis qu’un petit vol dans le parc du château de Versailles. Aujourd’hui, les dirigeants espèrent bien relancer le projet pour cette année.