EMPLOI
Le secteur de l’aérien connaît une pénurie sévère de personnel au point de menacer l’aviation générale dans son fonctionnement et son évolution. Un rapport de la Chaire Pégase donne des pistes pour en doper l’attractivité.
Le sujet ne date pas d’hier, on peut dire que c’est même une vieille lune : au fil des ans, la pénurie de mécaniciens continue d’affecter le secteur aéronautique mais aussi, par la force des choses, le secteur de l’aviation générale. Le secteur de la Maintenance Repair ans Overhaum, notamment à cause d’une forte demande des compagnies, connaît également une pénurie de matériaux et de main-d’œuvre. Ce constat est celui du cabinet OliverWyman, réalisé avant le début du salon du Bourget. Pour le secteur de l’aviation légère et d’affaires, incluant bien sûr le monde de l’hélicoptère, le Syndicat national des exploitants d’hélicoptères (SNEH) a tiré le signal d’alarme, il y a douze ans, sur les prémices d’une pénurie. Depuis, en 2023, le SNEH s’est associé au Groupement des industriels et professionnels de l’aviation générale (GIPAG) pour lancer une forme de Mayday : près d’une centaine de postes n’étaient pas pourvus.
Dernièrement, la Chaire Pégase de Paul Chiambaretto a publié une nouvelle enquête sur la visibilité des métiers de l’aérien. Son rapport évoque également une diminution de 5,6 % des postes dans le secteur aéronautique et de 13 % dans le transport aérien à la suite de la crise COVID qui a, pour le moins, été gérée de manière expéditive entre baisse des recrutements, non-renouvellement des départs à la retraite et fin des CDD. Démarche justifiée ou pas, cela a eu pour conséquence de créer une perte de crédibilité de l’aérien qui a freiné le redémarrage de la production quand celui-ci est reparti. Déjà, il y a deux ans, le GIPAG pointait un problème majeur de cette carence de personnel, les mécaniciens, mais également les autres métiers : la méconnaissance du grand public de cette filière. Cela touche autant les enfants que les parents, acteurs majeurs de leur orientation professionnelle. À cela, il fallait ajouter une attractivité moins forte du secteur de l’aviation générale face aux grandes entreprises de l’industrie, de la construction ou du travail aérien. Cette pénurie de personnel a évidemment des conséquences sur l’organisation des entreprises, la charge des programmes. […]