MÉTIER
Thierry, 54 ans, vole pour un privé, propriétaire d’un Global 6000. Pilote de jets d’affaires, son parcours l’a amené à travailler pour des compagnies, des entreprises, des privés…
Thierry Mathieu a été pilote de course automobile à ses tout débuts, jusqu’à ce qu’un sponsor le lâche, mais cette vocation inaugurait déjà un parcours trépidant. Décidé à changer de voie, il prend la direction de l’aéroport le plus proche pour s’essayer à l’hélicoptère et il accroche : « C’étaient les sensations du sport auto, mais en trois dimensions. » En 1993, Thierry passe sa licence de pilote privé hélico sur Bell 47, puis part se former au Canada, avec l’espoir de trouver un job une fois devenu professionnel. Dans le même temps, il obtient son CPL avion. Le marché canadien n’étant pas florissant en 95, il va tenter sa chance à Los Angeles. Thierry convertit ses licences et s’ajoute des qualifications : IFR, multi, CFI, ATP, toujours hélico et avion. Il cumule les missions en tant qu’instructeur, mais aussi comme coordo, la nuit, pour une compagnie aérienne.
En 1996, il rentre en France et envoie des CV un peu partout. Le problème est que ses licences américaines ne valent rien ici… Coup de chance, un New-Yorkais le contacte : « Tu veux convoyer des avions ? » Durant deux ans, Thierry va effectuer des traversées entre les USA et l’Asie, en monomoteur et bimoteur : Bonanza, King Air, Seneca… « À l’époque, j’arrivais avec mon canot de sauvetage et ma combinaison de survie dans ma valise, je lisais le manuel de vol, je montais dans l’avion et je décollais. Il n’y avait pas de suite Garmin, voire pas d’autopilote ou peu fiable. Mon vol le plus long a été de 17 heures – avec réservoirs supplémentaires –, aux commandes d’un C177 ! » […]