Depuis plusieurs mois maintenant, la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM) s’efforce de défendre le transport aérien en démontant les arguments souvent avancés par ses détracteurs. On le sait, ils se sont fixés comme objectif de convaincre l’opinion publique en proposant de limiter le développement du trafic aérien et donc son impact pour la planète.
Dans sa dernière note de « décryptage », la fédération passe en revue sept grandes idées reçues sur le transport aérien et, arguments à l’appui, recadre le discours ambiant sur l’aérien.
La croissance du trafic aérien
Premier sujet : la croissance du trafic aérien et le lien supposé naturel entre nombre de passagers transportés et nombre de mouvements.
Le nombre de pax qui voyagent impliquerait une croissance du nombre de mouvements. La FNAM explique en fait que les avions sont plus gros et qu’ils emportent plus de passagers avec, de surcroît, une performance énergétique améliorée puisque les avions employés (de dernière génération) consomment environ 25 % de carburant en moins induisant une réduction des émissions.
Par ailleurs, la FNAM rappelle que le nombre de vols en France n’a pas encore atteint le niveau de 2019, ils restent en retrait de 5,4 % par rapport à la période pré-COVID. Le trafic radial entre Paris et la province est au niveau de 1984… Par ailleurs, Eurocontrol, l’organisme de régulation du contrôle sur le plan européen, prévoit, selon la FNAM, une hausse moyenne de 0,94 % des vols en France jusqu’en 2050, ce qui placerait notre pays à l’avant-dernière place du classement européen.
L’avion ne sert pas qu’aux riches
Parmi les idées reçues sur le transport aérien, voici une seconde perception inexacte proposée à la pensée du grand public : l’avion ne sert qu’aux riches et serait, de fait, une source d’inégalité majeure.
Une étude menée par le cabinet SIA Partners, datant de juillet 2025, pour le compte de la FNAM, l’Union des aéroports français (UAF) et Air France donne une vision un peu différente de cet argument souvent poussé par les ténors de l’aérien bashing. La part des CSP plus a reculé de 7 % depuis 2016, celle des CSP moins s’est accrue de 8 %. Les voyages professionnels, on le sait, ont bien reculé (15 %) grâce aux moyens de conférences à distance et la clientèle des passagers continue de rajeunir : 46 % ont moins de 35 ans.
De même, une autre étude de l’IFOP, cette fois, explique qu’un Français sur deux prend l’avion. Dans un appareil de 100 places, la catégorie dite modeste occupe 33 places, la classe moyenne 53… Dans les motifs de déplacement par l’avion, on trouve surtout le regroupement familial, les soins et les obligations professionnelles. Enfin, il ne faut pas non plus perdre de vue que l’aérien recule toujours face au train si le service proposé par celui s’approche de celui de l’avion, notamment en matière de temps de déplacement, de point de départ et d’arrivée et d’expérience client proposé par le train.
Demain : deux autres idées reçues sur le transport aérien.