C’est officiel, la Marine nationale devrait prochainement louer des biréacteurs PC24 de Pilatus pour compenser la sortie de flotte de quelques appareils Falcon 10 Mer qui étaient en service auprès de la flottille 57S depuis 1975. Les appareils au nombre de trois seront loués à la société JetAviation, filiale à 100 % de la société américaine General Dynamics spécialisée dans l’aérospatial et la défense. La durée du contrat n’a pas été précisée, mais il s’inscrit dans la logique d’externaliser la fourniture des besoins de la Défense auprès d’opérateurs privés, faute de pouvoir d’acheter des appareils en propre.
Naturellement, la location prend en charge le « soutien en service » : la maintenance en ligne, en base et le suivi de navigabilité des appareils de la Marine nationale. Ils seront affectés aux mêmes missions que les Falcon, à savoir la formation et l’entraînement des équipages. De retour de leur formation aux USA, les pilotes se réapproprient l’environnement aéronautique et notamment les procédures IFR européennes, cela avant de passer sur Rafale. Ce sera aussi le cas pour les pilotes embarqués qui retournent piloter dans le civil. Au-delà de la formation, les Falcon ont également une carrière opérationnelle comme avion de liaison et pour des opérations SAR (Search and Rescue).
L’appel d’offres a été lancé en 2024 par la Direction de la Maintenance aéronautique (DMAé) au profit de la Marine nationale, l’un des contraintes était de disposer d’un avion monopilote (certifié). Mais, c’est surtout un avion moderne ce qui va un peu changer l’environnement pour les pilotes, d’autant que le PC24 est capable de se poser sur des pistes assez sommaires. La première livraison est prévue pour l’an prochain. Il est vraisemblable que trois Falcon sortent de la flotte pour garder le même effectif, sachant que les Falcon effectuent environ 1800 heures de vol par an. Leur sortie définitive est planifiée pour 2027. Jet Aviation connaît bien les flottes gouvernementales et le constructeur Pilatus.
Jérémie Caillet, le président de Jet Aviation s’appuie en effet sur 35 ans d’expérience dans ce domaine : « Avec plus de 55 ans d’expérience en maintenance, dont plus de 35 ans auprès de flottes gouvernementales, nous nous engageons à offrir à nos clients des solutions spécifiquement adaptées à leurs besoins opérationnels ». Pour Pilatus, c’est un nouveau succès après avoir remporté le marché de l’avion d’entraînement français, le PC21.
Cette décision de la Marine nationale fait suite à la notification, le 26 septembre dernier, de la Direction Générale de l’Armement (DGA) concernant une commande de cinq Falcon 2000 Albatros à Dassault Aviation dans le cadre du programme d’Avions de Surveillance et d’Intervention Maritimes (AVSIMAR) qui prévoit l’acquisition de douze appareils. Le Falcon 2000 Albatros intègre un radar multifonction sous fuselage, une tourelle optronique haute performance, des hublots d’observation, un dispositif de largage de chaînes SAR (Search & Rescue) et des systèmes de communication dédiés.
Il est basé sur l’avion d’affaires Falcon 2000LXS, dernier-né de la série des Falcon 2000 vendus à plusieurs centaines d’exemplaires dans le monde entier. Il est doté d’une autonomie de 7 400 km et de performances à basse vitesse lui donnant accès aux aéroports les plus difficiles. Les essais ont lieu au centre d’essais en vol de Dassault Aviation, à Istres. Depuis 60 ans, Dassault Aviation a modifié de nombreux Falcon pour les adapter à la surveillance maritime.