Par Jacques Callies, Photographies Stemmes Collection et Jean-Michel Bossuet.
Pour commencer, je tiens à préciser que je n’ai développé aucune animosité, ni jalousie à l’égard des vélivoles, en d’autres termes les pilotes de planeur. Ceci dit, je les considère comme des fondamentalistes de la troisième dimension et j’aimerais bien savoir quel regard nous jettent ces esthètes du pilotage silencieux lorsque nous débarquons, le moins bruyamment possible, en les évitant le plus possible, sur un aérodrome secondaire où l’on nous a signalé une activité vélivole en cours. Que peuvent-ils penser de nous autres, infidèles, qui violons leur sanctuaire aérien, utilisant la troisième dimension à des fins mercantiles ou festives, et qui aimons le bruit des moteurs d’avion ? Comment le savoir puisqu’ils restent généralement regroupés en communauté au seuil de la piste en herbe jusqu’à la fin du jour !
Klaus Ohlmann nous a décidés à tenter l’expérience
Vous imaginez sans peine les questions existentielles que nous nous sommes posées à la rédaction lorsque Pierre Pelletier, distributeur de Stemme en France, nous a invités au printemps dernier à essayer un Stemme S10-VT, un motoplaneur qui, une fois l’hélice rentrée dans le cône de nez, ressemble vraiment à un planeur. Était-ce raisonnable ? Mesurions-nous bien les risques de contagion ? C’est finalement Emmanuel Davidson qui m’a poussé à me sacrifier en m’apprenant qu’un certain Klaus Ohlmann, multi-recordman allemand, avait réussi à rejoindre en S10-VT le Népal depuis les Alpes via la Grèce, Chypre, La Jordanie, l’Arabie Saoudite, Les Émirats, le Pakistan et l’Inde et survoler l’Everest deux mois environ après son départ de France…
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