Il est de coutume d’illustrer la prévention en décrivant un accident récent. On imagine aisément les effets meurtriers de deux avions se percutant sans qu’un rappel historique s’impose. Et pourtant, le nombre d’incursions de piste est un phénomène en progression (note DGAC 16-1:24 du 11 fév 2016) : deux par jour en Europe. En cause : mauvaise communication avec le contrôle, erreur de cheminement au sol ou signalisation défectueuse, voire ambiguë. Le fautif, dans quatre-vingts pour cent des cas, est le pilote d’aviation générale qui pénètre la piste active sans y être autorisé, ce qui est considéré comme une incursion dont la définition est : toute présence incorrecte d’un aéronef, véhicule ou individu sur la piste et la zone protégée correspondante. Il s’agit d’une faute, que cette présence implique ou non une possibilité de conflit.
Le niveau de gravité oscille donc entre la collision évitée de justesse – catégorie A, représentant 0.8 % des incursions – et l’incident sans risque immédiat – Catégorie D, représentant 53.7 % des incursions. Il est tentant de se croire à l’abri de ce genre d’erreur. Mais circuler sur un aérodrome inconnu peut être une tâche difficile, particulièrement de nuit, par visibilité dégradée ou sur un aérodrome important.
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