Les présidents des compagnies aériennes craindraient-ils que les Assises du Transport Aérien n’accouchent d’une souris ? C’est pour conjurer cette inquiétude que ces dirigeants ont voulu injecter une piqûre de rappel à nos gouvernants et plus exactement l’entourage d’Emmanuel Macron. Bien avant son élection, les dirigeants du transport aérien français avaient établi à l’attention du candidat une plateforme de revendications pour restaurer la compétitivité de nos compagnies aériennes, comme ils le font à chaque élection. ET comme à chaque fois que la Fédération nationale de l’Aviation marchande tire le signal d’alarme depuis près d’une quinzaine d’années. Le lendemain de l’élection, il y a eu aussi ce coup de fil au président pour « mémoire ». Lancées en mars dernier, les Assises du transport aérien ont donc pour vocation de remettre à plat les problématiques du secteur et d’orienter l’action de l’État en faveur de ce plan capital pour l’économie ( emploi, développement, construction… ). Pour l’heure, le point d’achoppement principal, le montant de charges qui « plombent » le transport aérien français, est resté en l’état. Pas d’avancement sur ce sujet. Rien d’étonnant, car c’est certainement le domaine qui sera le plus dur à réformer : le nerf de la guerre, l’argent du budget de l’état. Ce sont notamment les coûts de la sûreté et des infrastructures qui restent à la charge des compagnies alors sûreté et sécurité sont bien des missions régaliennes… Pas d’avancée non plus sur la taxe Chirac qui alimente un fonds pour le développement, mais qui n’est acquittée que par une poignée de compagnies et certainement pas les plus menaçantes… Les autres continuent de voler comme si de rien n’était. Les responsables de compagnies s’égosillent à réclamer un élargissement de l’assiette, notamment à la SNCF, ce qui paraître plus équitable aux yeux de tous. Sur ces sujets, on craint donc l’immobilisme. Les assises ont pour le moment permis quelques avancées : l’application stricte des règles européennes et non plus un arsenal réglementaire revu et réécrit par la main de l’administration française. Autre point point positif : la relance des lignes en OSP ( obligation de service public ) qui changent de nom pour devenir les LAT, lignes d’aménagement du territoire avec une allocation de plusieurs de millions d’euros. Mais ces assises se tiennent sur fond de projet de privatisation d’ADP contre lequel les compagnies sont vent debout. Elles craignent que cette vente ne soit synonyme d’inflation des redevances aéroportuaire en l’absence d’un organisme régulateur ( et auditeur ) et indépendant avec des moyens de sanctions. On l’a bien compris, rien n’est gagné.
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