On pourrait citer une bonne vieille maxime que tout le monde connaît en aéronautique : avec un kilomètre de piste, on va au bout du monde. Pourquoi faut-il toujours justifier l’existence d’un terrain d’aviation ? Pourquoi faut-il toujours se battre contre des riverains ou des élus pour garder ce sanctuaire de la liberté de voler et de voyager ? Cette fois, c’est le terrain de Sallanches qui est clairement menacé de fermeture. Celui-ci appartient en fait à la mairie qui veut fermer la plateforme et en faire un terrain de loisirs. Comble d’incompréhension : l’aérodrome ne serait pas assez utilisé ! Le plus souvent, ce sont les riverains des terrains qui montent au créneau, car le trafic est trop important pour leurs oreilles. Et s’il avait été plus important à Sallanches, c’est très certainement ce prétexte que l’on aurait pris pour justifier la fermeture.
Cette décision est d’autant plus surprenante que le terrain est en paix avec ses riverains. Il n’y a pas de nuisances sonores, les aéronefs qui évoluent sont des ULM à moteur Rotax. Au contraire, il semble même que les riverains préfèrent objectivement la verdure d’un aérodrome à des projets immobiliers. Il existe plusieurs arguments qui s’opposent nettement à cette fermeture. Le premier, et le plus important, est connu de tous les pilotes : disposer d’un aérodrome en plein massif du Mont-Blanc est un argument majeur pour la sécurité des vols ; ceux effectués par les pilotes privés en avion, ULM ou hélicoptère, mais également ceux effectués par les professionnels, notamment ceux du vol montagne, SAMU, Gendarmerie, Sécurité civile… Faut-il aussi rappeler que ce massif n’est pas seulement fréquenté par les pilotes français ? C’est un lieu de visite prisé. Alors, certes la mairie est bien propriétaire du terrain, mais, le fermer, c’est clairement retirer un degré de sécurité pour tout le trafic aérien dans le secteur.
De plus, la fermeture doit respecter une procédure précise qui fait intervenir plusieurs interlocuteurs, dont l’administration de l’Aviation civile. Tous les usagers considèrent cet aérodrome comme une installation précieuse et très utile. Au-delà cet argument majeur, y est implantée une activité de formation au pilotage assurée par le Club aéronautique de Sallanches. Une grande partie des pilotes qui seront plus tard dans les cockpits commencent très souvent par l’ULM. Fermer un terrain avec de la formation, c’est hypothéquer l’avenir et condamner l’activité économique qui s’y trouve.
Mettre un terme à l’activité aéronautique est également, comme souvent, une hérésie économique dans une zone touristique comme le massif du Mont-Blanc… Il existe tellement de villes et de collectivités locales qui aimeraient disposer d’un terrain et d’une piste en dur comme à Sallanches. Sur le plan philosophique, le terrain de Sallanches est devenu un bien public et donc commun. Ferme-t-on des routes car elles ne sont pas assez utilisées ?
Vous avez les moyens d’agir pour la préservation de ce patrimoine aéronautique en signant la pétition.
https://www.change.org/p/georges-morand-pour-la-pr%C3%A9servation-l-a%C3%A9rodrome-de-sallanches