C’est l’une des crises les plus graves que le transport aérien ait pu connaître. C’est l’ex-directeur de IATA, Alexandre de Juniac, qui l’avait annoncé il y a quelques mois. Le principal baromètre à notre esprit est l’état de santé d’Air France. Sur le court et moyen-courrier, selon Anne Rigail, la directrice générale, la compagnie est à 15 % d’activité, 30 % sur le long-courrier. Elle perd 10 millions de cash par jour, accuse une perte de 1,3 milliard au troisième trimestre, affiche un chiffre d’affaires divisé par trois. Elle a arrêté la filière cadets et poussé vers la sortie 400 pilotes (les mieux payés) ainsi que près de 1 000 PNC, un chiffre qui risque, d’ailleurs, de ne pas être suffisant, compte tenu du plan de restructuration présenté par Ben Smith, il y a quelques mois. D’ici 2022, 7 500 personnes auront quitté l’entreprise. Et d’ailleurs, après l’aide massive qu’elle a obtenue en juin, Air France devrait voir l’État accroître sa participation au capital pour un montant de 5 milliards d’euros. Sans compter les prêts et les mesures de chômage partiel déjà adoptés. Toutes les compagnies ont naturellement subi le même sort dans le monde. En France, l’État a vite réagi avec le chômage partiel et les prêts garantis par le gouvernement. Logiquement, ils sont tous remboursables, mais plusieurs connaisseurs de l’aérien pensent que les compagnies n’en auront pas les moyens.
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