Cessna avait créée la (bonne) surprise quand, en 2017, il a décidé de venir se positionner sur le marché du petit bushplane de 19 places, en concurrence frontale avec le Twin Otter nouvelle génération et en séduisant assez vite un transport mondial comme FedEx, déjà utilisateur des Cessna 208 Grand Caravan en version fret. Cinq ans plus tard, le constructeur américain de Wichita vient de livrer son premier SkyCourier au transport mondial de fret sur une commande initiale de 50 appareils, une seconde option de 50 autres devrait suivre. Il a été certifié en mars. La configuration est bien connue dans des techniques de Cessna maîtrise : construction métallique haubanée.
L’appareil pourrait presque avoir été lancé pour FedEx puisque Cessna travaille avec le transporteur depuis le début afin d’adapter au mieux l’avion aux exigences du transport de Fret. Des membres des équipes de conception et d’ingénierie de FedEx Express ont participé au conseil consultatif des clients de Textron Aviation pour aider à façonner la conception, les caractéristiques et la facilité d’entretien de l’avion. Fedex est donc le client de lancement à une « grande échelle » pour avion de ce gabarit. Une situation précieuse pour Cessna qui va ainsi pouvoir engranger de la data pour les exploitations futures, fret et passagers.
« Nous sommes ravis de livrer cet avion qui aidera FedEx à mieux servir ses clients, car il est conçu avec la possibilité de transporter des conteneurs de fret préemballés aux normes de l’industrie. Nous pensons que de nombreux autres opérateurs de fret aérien, de passagers et de missions spéciales ne manqueront pas d’être intéressés par la combinaison efficace de faibles coûts d’exploitation et d’une capacité de transport inégalée du nouveau Cessna SkyCourier », a déclaré Ron Draper, président et chef de la direction de Textron Aviation.
L’objectif de FedEx est bien de mieux desservir les petits marchés, inaccessibles aux gros porteurs. En plus de la version cargo, il existe une variante à 19 passagers du SkyCourier qui comprend des entrées séparées pour l’équipage et les passagers pour un embarquement adapté. Il est propulsé par deux turbopropulseurs Pratt & Whitney PT6A-65SC équipés de l’hélice McCauley C779, une hélice quadripale en aluminium robuste et fiable de 110 pouces. Sa capacité de mise en drapeau avec un pas réversible est conçue pour améliorer les performances de l’avion lors du transport de charges importantes. Le SkyCourier est exploité avec l’avionique Garmin G1000 NXi. Il a une vitesse de croisière maximale de plus de 200 kts et une autonomie maximale de 1700 km. L’avion dispose d’une grande porte et d’une cabine à plancher plat, et la version cargo peut contenir jusqu’à trois conteneurs d’expédition LD3 avec une impressionnante capacité de charge utile de 6 000 livres.
L’arrivée de ce SkyCourier ne manquera pas de nous faire penser au Skylander dont le projet conçu en Lorraine s’est traduit par un flop coûteux. À l’époque, Geci, son concepteur, avait réalisé une étude de marché permettant de croire en l’avenir. Cessna a sans doute identifié les mêmes besoins, sachant que les avions de cette configuration ne sont pas légion. Enfin, ne perdons pas de vue que les turbines peuvent utiliser du carburant d’aviation durable (SAF), si le motoriste donne son accord…