On pouvait se douter de la mesure officielle. Les aéro-clubs avaient fermé boutique l’autre semaine dans le cadre des premières mesures de confinement, les établissements accueillant du public devant être fermés, exceptés les commerces alimentaires et ceux liés à des nécessités impérieuses. Samedi, la DGAC a voulu repréciser les choses en reprenant naturellement les cinq grands motifs de déplacement et tirant la conclusion pour tous les pilotes de l’aviation de loisir : « tout déplacement en vue de réaliser un vol de loisir ou d’activité sportive est interdit. Ainsi, les vols en question sont de facto impossibles, notamment les vols solo, d’instruction, d’entraînement, de baptême ou de découverte ».
La DGAC se dit consciente des conséquences possibles concernant les licences, qualifications et certificats qui arriveraient prochainement à échéance. Toutefois, elle s’est attelée à trouver des solutions pour les professionnels. Car, si l’aviation de loisir est clouée au sol, celle du travail aérien continue de voler avec, il est vrai, un rythme moins soutenu, mais les surveillances de lignes et de pipeline n’ont pas lieu d’être interrompues.
Tant mieux, cela donne du travail à certains ateliers de maintenance qui n’ont pas encore fermé. Toutefois, pas de surprise, ceux qui entretiennent les avions de club ne tarderont pas à se trouver sans activité, voire avec une activité très ralentie. En effet, il faut, au-delà du simple entretien, faire un peu tourner les moteurs afin de sauvegarder les batteries et prévenir la corrosion. Du côté des ULM, la fédération avait, dès le 15 mars, lors du passage au stade 3 de la pandémie, rappelé également que les activités sportives et d’accueil collectif n’étaient plus autorisées. Depuis le confinement, il est évident que les vols sont naturellement interdits. La Fédération a, par ailleurs, mis en place un suivi Covid-19, au niveau du siège pour accompagner les clubs, les instructeurs et les licenciés.
Mais, nous ne sommes pas un peuple gaulois pour rien. Un pilote privé n’a pas su résister à l’appel de la troisième dimension… En Bretagne, à Redon, il a voulu prendre l’air vendredi après-midi. Les gendarmes ont été alertés par le centre de coordination et de sauvetage. 135 heures euros pour une heure de vol et le plaisir infini de voir la terre vue du ciel, cela ne lui paraissait pas inaccessible. Bref, au-delà de l’anecdote, nous pourrions rappeler les consignes civiques et sanitaires du moment : stay à home. On peut être sûr que dès le confinement levé, tout le monde va se précipiter dans les cockpits. Courage, c’est l’affaire de quelques (dizaines de) jours. JMB